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HUMEUR...
2 février 2012

Le modèle allemand

"L’Allemagne a accompli un excellent travail au cours des dix dernières années, en améliorant la compétitivité, en exerçant une forte pression sur ses coûts de main d’œuvre" (Christine Lagarde le 30 mars 2010)

Tout est dit dans ces propos tenus au conseil des ministres allemand. c'était il y a deux ans. 6 mois plus tard, Jean-Claude Trichet, gouverneur de la BCE en rajoutait une couche: "Les entreprises allemandes ont su s’adapter rapidement à la mondialisation. Le fait d'être très attentif à ses coûts de production et d'engager des réformes pour rendre l'économie plus souple peut servir d'exemple à tous ses voisins" (Le Figaro, 3 septembre 2010).

On peut dire que le Petit Père des Pauvres, Gerhard Schröder, a laissé son empreinte... Tous nos politicards de droite ne jurent que par Saint Gerhard, Sarkozy en tête! Schröder, le socialiste de la rigueur allemande...

Baisse des salairesL’Allemagne par ci, l'Allemagne par là, pas un journaliste qui mette en avant la baisse du chômage face à nos résultats catastrophiques. Pensez donc, 6% chez nos voisins alors que nous approchons les 10%! Les chiffres parlent, non?
Et derrière les chiffres? Qu'y a-t-il?... Des gens. Des Allemands en chair et en os. Des Allemands pour lesquels le travail temporaire est devenu un secteur à part entière, pour lesquels certaines allocations de chômage proportionnelles au revenu ont été supprimées, pour lesquels les "mini jobs" (emplois flexibles payés 400 euros par mois) ont fait leur apparition pour devenir la règle.
Qui en parle? Lesquelles des belles personnes, après avoir encensé la merveilleuse mécanique allemande, évoque la désespérance grandissantes des gens, des êtres humains qui en paient le prix fort? Personne...
Je suis sidéré de voir des professionnels de l'information s'arrêter à la vitrine de la boutique Allemagne sans en pousser la porte! J'en déduis donc qu'ils sont gentiment incités à ne pas aller au-delà de ce que nos dirigeants considèrent comme "positif" et, partant, comme l'exemple à suivre pour le redressement de l'économie nationale de laquelle, bien sûr, dépend l'avenir des feignasses qui rechignent à faire des "efforts".

"Nous avons créé l'un des meilleurs secteurs à bas salaire d'Europe" se félicitait M. Schröder en 2005 lors du forum économique mondial de Davos, vous savez, le machin qui s'est achevé le 29 janvier et dont personne n'a parlé cette année, élections obligent... Toujours est-il qu'en 2005 ces propos de Schröder ont dû faire rosir de plaisir les maîtres du monde. Et c'est au nom de ce "miracle" que les capitales européennes sont invitées à imiter Berlin. D'ailleurs, pour obliger  inciter aider les pays de l'Europe à tenir les recommandations de Bruxelles, les gouvernements ont adopté en mars 2011 le pacte "euro-plus" qui autorise l'Union Européenne à s'immiscer dans les négociations nationales pour imposer  sa conception de la discipline salariale. Car, n'en doutons pas, les malheurs des économies occidentales trouvent leur origine dans les salaires grassement octroyés aux travailleurs, surtout aux plus pauvres d'entre eux... n'oublions pas que le salaire minimum n'existe pas en Allemagne! Existerait-il que les patrons ont à leur disposition maint tours de passe-passe pour le contourner. Le SMIC, en France, n'a jamais empêché les employeurs de sous-payer leurs salariés!

"L'évolution des salaires est au coeur de la stratégie de résolution de la crise qui secoue l'Europe". Bruxelles somme les autorités nationales d'obtenir des baisses (de salaire).
Le SMIC a vécu. Les déclarations de Sarkozy sur les "négociations" par entreprise, au détriment des accords nationaux, sont les prémices à l'orgasme ultime du MEDEF. Plus de salaire minimum! Le pied pour Lolotte et ses acolytes!

Avril 2010. La "troïka" composée de la Commission Européenne, de la BCE et du FMI intervient dans le processus des négociations collectives en Grèce. Elle exige une baisse des salaires de 25% dans le secteur public ainsi  que la réduction du salaire minimum (600 € au lieu de 751).
Elle enjoint au gouvernement roumain "d'adopter un code du travail révisé et une législation sur la négociation collective afin de réduire le coût de l'embauche et d'améliorer la flexibilité des salaires."
Les Français ont du souci à se faire.

Les infos de ce message proviennent du "Monde Diplomatique" de février 2012.


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Commentaires
S
Le plan d'austérité prévoit une ambitieuse réforme du marché du travail, qui supprime entre autres quatre jours fériés et trois jours de congés payés, et assouplit les horaires de travail. S'ajoute à cela une hausse des impôts et une baisse du salaire minimum.<br /> <br /> <br /> <br /> http://www.lemonde.fr/crise-financiere/article/2012/02/02/pour-ne-pas-sombrer-comme-la-grece-le-portugal-a-besoin-d-une-intervention-immediate_1637862_1581613.html
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