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HUMEUR...
16 février 2012

Poulets de m... pour les pauvres

Vic Fezensac, le 14 février 2012.

Berry NoireC'est la 4ème fois que l'association "Bien Vivre Dans Le Gers" (BVDLG) organise une rencontre suivie d'un débat autour du projet Vivadour: l'installation de 4 usines à poulets dans le Gers.
BVDLG annonce la couleur: ces réunions sont avant tout des occasions pour les citoyens de s'informer sur les "non-dits" de Vivadour et des autorités. C'est aussi l'occasion pour les agriculteurs et les consommateurs d'échanger sur les questions qu'ils se posent. L'avenir professionnel des jeunes agriculteurs, leur dépendance de plus en plus affirmée aux puissants groupes agro-alimentaires, la malbouffe associée aux problèmes sanitaires qu'elle engendre pour les consommateurs, autant de sujets qui devraient rapprocher les uns avec les autres.
Sont naturellement évoqués lors de ces échanges les conditions "d'élevage" (?) des animaux, les désagréments causés aux riverains d'installations démesurées, la disparition d’exploitations orientées vers la qualité, la dégradation de l'image du Gers (élevé en plein, air élevé en plein Gers!), les dégradations sur l'environnement, les "embrouilles" sur les prix, les retombées socio-économiques locales.

La soirée commence par la projection d'une vidéo réalisée par la "Protection Mondiale desAnimaux de Ferme" (PMAF) qui nous informe des déplorables conditions d'élevage, depuis les poussins sortis de l’œuf jusqu'à l'abattage des poulets après 37 jours d'engraissement nonstop.

Images insupportables. Sensiblerie? Comme le fait remarquer le président de BVDLG Jean-Bernard Lecroix, le traitement infligé aux animaux révèle ce que l'homme est capable de faire subir à ses propres congénères.

Il est important de rappeler que ces installations d'élevage industriel répondent à des normes édictées en 1976... En 40 ans, les techniques de l'élevage industriel ont grandement évolué. Pas les normes! Vivadour et le Préfet ont beau jeu de déclarer que tout est cadré!
BVDLG réclame au préfet une table ronde de tous les acteurs concernés par ces élevages, précisément pour que les autorités mettent enfin à jour les normes de construction et d'exploitation de ces élevages... sans succès! Au prétexte que BVDLG ayant l'intention de déposer un recours sur les deux autorisations préfectorales accordées aux sites de Lannepax et de Saint Elix-Theux, le préfet ne souhaite pas interférer dans une procédure judiciaire! on a les arguments qu'on peut... et le préfet peut peu...
Par ailleurs, que penser de la rencontre du 3 février 2012 réunissant le Conseil Général du Gers, la chambre d'agriculture et des représentants de Vivadour à laquelle BVDLG n'était pas conviée? Que ne devait donc pas entendre, savoir, BVDLG?Poules

L'emploi! L'argument choc des tenants des projets Vivadour. Quand on sait que, dans la plupart des cas, l'entretien et la surveillance des poulets sont un revenu de complément pour les exploitants. revenu soumis aux fluctuations des cours et à la hausse des charges fixes (électricité, aliments…) On pourrait plutôt se demander ce qu'il en est des revenus agricoles!
Difficile d'employer le terme "éleveur" pour l'agriculteur passant un contrat avec Vivadour. Il ne décide de rien. Son "job" consiste uniquement à assurer l'alimentation des poulets avec les aliments procurés par Vivadour, à surveiller la "bonne santé" des volatiles, à appeler les techniciens de Vivadour s'il constate quelque chose d'anormal et à ramasser quotidiennement les carcasses des bêtes mortes pour les stocker dans une chambre froide destinée à cet effet. Arrivés à terme, les poulets sont enlevés par des équipes de Vivadour qui enlèvent la paille usagée pour la remplacer par de la paille fraîche. L'exploitant n'est, ni plus ni moins, qu'un "concierge" des poulets de Vivadour.
Et, en matière d'emploi, des élevages "label" ou "bio" respectueux de la qualité du produit et du bien être animal solliciteraient davantage de bras qualifiés.

Second argument mis en avant: les prix... Les tenants des usines à poulets revendiquent fabriquer des poulets "à pas cher" destinés à ceux qui n'ont pas les moyens de se nourrir correctement. Quelle générosité!
Sauf que le "poulet standart" ne se touve que rarement entier dans les rayons des supermarchés. On le trouve découpé en barquettes, (les cuisses, les blancs), on le trouve dans les plats préparés, dans les sandwich... Avez-vous déjà fait l'opération de ramener le prix de la barquette de cuisses au prix du Kg? Faites-le et vous vous apercevrez que le poulet bio à 10 € le Kg est imbattable face aux 37 € le Kg de cuisses de poulet industriel!
Ménagères! Achetez un bon poulet fermier et cuisinez-le! Ne cédez pas à la facilité qui permet aux industries agro-alimentaires et aux grandes surfaces de réaliser des profits pour eux seuls... parce que le prolétaire du poulet qu'est devenu l'agriculteur, lui, ne voit rien de ces marges réalisées sur son dos!

Comme dans d'autres secteurs d'activité, l'élevage est soumis aux lois du profit, de la rentabilité. C'est si vrai que lorsqu'un élevage industriel est implanté sur un territoire, il n'est pas possible de l'obliger de respecter les normes (pourtant si lâches) édictées dans son cahier des charges. Les autorités sont sourdes aux réclamations des riverains et de la population qui constatent des "dérapages" manifestes. Les arguments récurrents sont de sortie: l'emploi, l'économie locale, et, sans doute, les "petits arrangements entre amis" permettent de s'asseoir allègrement sur les textes en vigueur.

BVDLG réalise un travail d'information important et mène un combat du type "le pot de terre contre le pot de fer" dans lequel l'argent, une fois de plus, souligne l'inégalité des parties devant la justice. N'hésitez pas à adhérer à l'association. Votre petite contribution ne peut que renforcer la combatitivité de ses animateurs.
Ce système qui permet et autorise de telles pratiques est à changer en profondeur.
2012 est peut-être une porte de sortie vers une société plus responsable, pas vrai?

Pour mémoire:

La conf communique
Poulet végétal

Liens utiles:

Poulets élevés pour leur chair
Poules label et bio
Site Bien Vivre Dans Le Gers


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Commentaires
H
il vaut mieux l'écrire avec un "d" plutôt qu'avec un "t".<br /> <br /> Je sais, ça ne fait pas djeun, mais bon...<br /> <br /> <br /> <br /> LOL
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