Le TSCG "Merkozy" sauce hollandaise
Comment des socialistes peuvent-ils revendiquer une politique de la droite la plus libérale qui soit?
François Hollande et le gouvernement de Jean-Marc Ayraut sont impatients de ratifier le Traité sur la Stabilité, la Coordination et la Gouvernance (TSCG ou Pacte Budgétaire). Or, lorsqu'on y regarde de près, cette chimère sortie des délires merckelien-sarkozistes, ne mérite certainement pas le qualificatif "socialiste". Ou alors j'ai raté un épisode et notre pauvre Jean-Jaurès doit se retourner dans sa tombe...
Camarades socialistes?
Vous avez farouchement bataillé contre le traité avant la présidentielle. En défendant le traité, vous voilà aussi soupçonnés de prôner l'austérité, alors que la crise européenne s'aggrave chaque jour. (Mediapart)
Cautionnez-vous la "règle d'or" qui oblige les États à ne pas dépasser 0,5% d'endettement annuel sous peine d'une "punition" qui renforcerait davantage encore les difficultés de gestion de ces mêmes États? Déjà qu' à 3% le carcan est bien installé, à 0,5 aucune marge de manœuvre n'est possible.
Le 0,5% de déficit "toléré" n'est pas là pour rétablir un équilibre des comptes publics, il est là "ad vitam aeternam", c'est à dire que chaque année, les États devront répondre à ce diktat! (voir les explications claires de Marie-Noëlle Lienemann ci-dessous). L'austérité devient la règle... (d'or?).
"Non seulement vous avez cette politique, mais pour l'atteindre, il y a une philosophie politique. On ne vous dit pas (qu'il faut) prélever sur les riches ni taxer les multinationales. On vous dit que pour avoir cet équilibre budgétaire, on réduit la protection sociale, la voilure de l'Etat...Tout cela me parait d'un grand danger, c'est l'austérité à vie" précise-t-elle. Tout est dit! L'austérité à vie devient le quotidien des peuples. Et tout ça, orchestré par des personnes qui ne sont pas des élus. Les lobbies de tout poil ont tout loisir d'occuper les sièges de la commission européenne et de la cour européenne de justice!
"Je vous invite à consolider la majorité parlementaire, la majorité autour du président de la République. Pas uniquement par esprit de discipline. Mais parce que (...) tout affaiblissement mettrait la France en situation plus difficile." a dit Jean-Marc Ayraut lors de l'université d'été du PS à La Rochelle. Martine Aubry a enfoncé le clou: "Si j'étais au gouvernement et que je n'étais pas d'accord avec une décision aussi importante, j'en tirerais moi-même les conséquences." Autrement dit : en cas de vote négatif, il faudrait quitter la majorité.
Exiger de la part de ses ministres, de ses élus et de ses militants un "silence dans les rangs!" sur un sujet qui implique aussi gravement l'avenir des Français me rend encore plus fier de mon vote "l'Humain d'abord" lors de la dernière présidentielle. J'en connais qui regrettent déjà amèrement le "vote utile".
Même si, après avoir dit avant son élection "je ne signerai pas le traité en l'état", il est tout disposé, aujourd'hui, à le signer "en l'état", François Hollande devra entendre les voix qui s'expriment de plus en plus nombreuses pour exiger un débat national débouchant sur l'expression populaire par un référendum (1).
Pétition "pour un referendum sur le TSCG" ICI
(1) 72% des Français y sont favorables selon un sondage CSA réalisé pour "L'Humanité"