Bombe à retardement en Sibérie

Poison •
Des millions de tonnes de pesticides, interdits ou périmés, sommeillent aux quatre coins du monde. Green Cross Suisse tente de faire le ménage en ex-Russie soviétique. Reportage.

«Quelle puanteur!» Les mains gantées de vert, Stephan Robinson réajuste son masque de protection. «C’est typique des pesticides, toute la zone empeste». A une centaine de mètres de la grange à laquelle fait face l’expert de Green Cross Suisse, un paysan guide un bœuf sur le chemin qui mène à sa ferme de Piervomaskoye. Une petite bourgade de Sibérie occidentale située à 100 km à l’est de Tomsk, la capitale administrative de la région.

Entre neige et bise sibérienne, une dizaine de «cosmonautes», en tenue blanche et bottes bleues, foulent l’herbe jaunie du champ voisin. Engagés dans une formation pilotée par Green Cross, ils suivent scrupuleusement le protocole des Nations Unies applicable en présence de pesticides. Les scientifiques inspectent la zone de l’ancien kolkhoze, la cartographient, inventorient les éléments suspects telles les marques bleutées qui ressortent sur le sol collant de déjections d’une petite remise.

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[lizathenes]

Bon appétit !