"Accords de maintien dans l’emploi"
que ça s'appelle dorénavant et à partir de maintenant le truc signé par des syndicarpettes du MEDEF...
Ça commence bien: Le Wall Street Journal félicite les patrons français d’avoir "gagné une nouvelle flexibilité".
"Il n’y a pas une seule avancée… sauf pour le patronat.
C’est un accord dont la principale caractéristique est de faciliter les licenciements et de rendre plus difficiles les recours des salariés, des IRP, des syndicats." (Gérard Filoche)
Baisser le salaire en cas de difficulté de l'entreprise... quelle trouvaille! Et baisser les dividendes des actionnaires, c'était pas au programme?
Les salariés qui refuseraient la baisse de salaire seraient licenciés pour "motif personnel" sans que l'entreprise ait à se justifier.
Faciliter et "déjudiciariser" les licenciements. Ça veut dire que les licenciements se feront à l'avenir sans plan social, par exemple avec une mobilité obligatoire... en Roumanie? Au Maroc?
"Déjudiciariser"... quand la poésie s'en mêle les Prud'hommes n'ont plus qu'à tirer le rideau! Tout salarié qui refuserait un changement de poste ou une mutation pourra être licencié pour "motif personnel" sans que l'entreprise ait à se justifier.
Et pour ce qui est de la mobilité, la "mobilité volontaire sécurisée" innove en matière de vases communicants! Les salariés des entreprises de plus de 300 personnes, avec 2 ans d'ancienneté, peuvent "découvrir un emploi dans une autre entreprise" avec l'assurance du retour. Un genre d'agence de voyage du MEDEF pour salariés dont on ne sait que faire... quant à l'assurance du retour, ce n'est jamais qu'une assurance dont il convient de lire les paragraphes écrits à la fin, en tout petit, sur les contrats...
Prescription des contestations de licenciement après 2 ans (3 ans pour les litiges sur les salaires) au lieu de cinq auparavant. Ben tiens, on va pas perdre de temps en formalités!
Quant à la nébuleuse des "contrats courts", de la "surcotisation chômage patronale sur les CDD" (comme si les employeurs avaient l’habitude de payer leurs cotisations!), des "droits rechargeables à l'assurance-chômage" et autres joyeusetés à décrypter, je vous invite à consulter dans le détail "l'accord historique" sur "Actu chômage.org"
Et, histoire de se quitter sur une note guillerette, je vous livre la dernière de notre humoriste de la semaine:
"Il n’y a pas pour nous un certain nombre de lignes rouges qui ont été franchies (…) Les lignes rouges que le gouvernement a fixées: premièrement pas de plan social, pas de licenciement. Cette première ligne rouge est respectée. Deuxièmement pas de fermeture d’usines, pas de fermetures de sites: (la) deuxième ligne rouge est respectée."
Qu'il est drôle Arnaud! Nul doute que les salariés de toutes les entreprises œuvrant dans le domaine de la "compétitivité-emploi" apprécieront l’humour d'Arnaud Montebourg, notre nouveau Fernand Raynaud!
La porte vous est grande ouverte patrons du CAC 40! Supprimez les emplois en douceur sans renouveler les départs à la retraite par exemple, ou en utilisant ce qu'il vous convient dans les méandres des "Accords de maintien dans l'emploi" (très drôle!). Ne fermez pas vos boîtes, faites-les tourner avec de la main d’œuvre à pas cher, ou mieux, automatisez à mort les chaînes de production. Ainsi vous ne franchirez pas les lignes rouges "Arnaud Montebourg". Les pue-la-sueur seront virés, leurs familles iront aux Restos du Cœur et la capacité industrielle de la France sera revigorée! C'est-y pas de belles perspectives pour vos actionnaires tout ça?