Cocoricouac!

Pas touche à la Banque Centrale Européenne! Les spéculateurs ont encore de beaux jours devant eux. Et qu'est-ce qu'il claironne notre champion français sauveur de l'Europe? Ben, qu'elle est sauvée la dite Europe! Bien sûr, il y a encore des efforts à faire pour renforcer sa "stabilité financière"... au détriment de la stabilité financière des ménages.

Les banques devront elles-même se recapitaliser et, si besoin est, se retourner vers les États européens en cas d'échec. Tiens, tiens... après avoir obtenu des banquiers (aux forceps!) une réduction de 50% (1) de la dette grecque, m'étonnerait que ceux-ci ne se tournent pas vers les états, donc vers l'argent public (le nôtre!) pour relever leurs fonds propres de 9% (106 milliards - oui, je sais, ça ne vous dit pas grand chose, à moi non plus d'ailleurs. Mais bon, c'est encore un chiffre ÉNORME qui devrait vous faire peur non?)
Et puis faut pas s'inquiéter, les pays acculés à la faillite pourront emprunter au FESF (Fonds Européen de Stabilité Financière) qui pourrait passer de 250 à 1000 milliards d'euros (aucun chiffre n’a été convenu par écrit). Pas sûr que ça dissuade les marchés d’attaquer l’Italie.

Car voyez-vous ma bonne dame, si les marchés ne sont pas rassurés par la mise en place de plans de rigueur par les gouvernements, ils sonnent la charge et donnent l'assaut spéculatif aux pays concernés. C'est comme ça que ça se passe au pays du libéralisme sauvage. Pas de pitié, ni pour les citoyens, ni pour les états.
Et, me direz-vous, ma bonne dame, qui sont ces marchés qui nous foutent la trouille par médias interposés? Curieusement, la définition "des marché"n’existe pas. Le "New Palgrave Dictionary of Economics", la bible de référence des économistes n'en donne aucune définition... Étonnant non? On peut dire alors que toute l'agitation faite autour de la krise et de la dette n'a pour but ultime que de chercher à rassurer conforter un système qui échappe complètement à ses véritables acteurs? C'est ça ma bonne dame... tu craches au bassinet et tu la fermes puisque, de toute façon "la main invisible du marché"  c'est comme la pluie ou le beau temps, c'est la fatalité... (2)

Jetez un coup d’œil sur le bref compte-rendu de Bruxelles qu'en fait "Le Monde" et comparez-le, ce soir (si vous en avez envie!), à l'autosatisfaction pré-électorale de notre non-déclaré candidat à la présidence... vous ne serez pas déçus!

Vous n'êtes certes pas obligés de regarder "le sauveur de l'Europe" dans son numéro d'auto-congratulation ce soir à la télé.
Par contre, dès 21h 45 a lieu un débat sur France 2 faisant suite aux propos de Sarkozy, débat auquel participe un certain Jean-Luc Mélenchon... Ne le ratez sous aucun prétexte!

(1) Il n’est pas certain que ce soit suffisant. Nul ne peut prétendre que la Grèce soit tirée d’affaire avec un niveau de dette comparable, à terme, à celui de l’Italie actuellement.(Le Monde du 26 octobre)

(2) Le tonnerre et les éclairs, la tempête et le soleil, ces événements plus irréguliers sont attribués à la colère de Jupiter. (Adam Smith)

À lire sur Marianne

et sur Rue 89

---