Les pigeons (les vrais!)
"Le médecin doit facturer ses actes avec tact et mesure".
À propos des dépassements d'honoraire, comme c'est dit avec "tact et mesure"!
Assuré social, bonjour!
En matière d'égalité d'accès aux soins, il est fort à parier que le gouvernement fixera un seuil autour de 900€ de revenu mensuel au delà duquel le patient (hors CMU) gagnant 950€ aura le "privilège" de racler le fond de ses poches pour éviter à l'Assurance Maladie des dérapages incontrôlés! À partir d'un autre seuil (non communiqué), il faudra envisager les "dessous de table"...
"Les tarifs du secteur 1 (tarifs Sécu) seraient revalorisés, grâce à la contribution de l'assurance maladie (250 millions d'euros) et des complémentaires de santé, qui ont mis sur la table 150 millions" (Le Nouvel Obs). Est-ce à dire que le secteur privé participerait au financement du "régime de base"? Le père de la Sécu, Pierre Laroque, doit salement s'agiter dans sa tombe!
On commence par impliquer les mutuelles pour se faire à l'idée que, ma foi, les compagnies d'assurances pourraient bel et bien avoir la compétence en matière de protection sociale. C'est ce qui est envisagé avec l’assurance maladie complémentaire (AMC), protection "haut de gamme" entièrement prise en charge par les assurés. Oh! Pas question de supprimer la Sécu! Le secteur privé y voit encore une manne importante, notamment les laboratoires pharmaceutiques et ce malgré les déremboursements plus nombreux (la manne de substitution étant les mutuelles) (1) . Ne parlons pas des "culbutes" réalisées grâce aux prothèses en tout genre! Mettre un terme au monopole de la Sécu pour faire plus de place aux compagnies d'assurances, tel est l'objectif du MEDEF et des libéraux. Ce serait un comble qu'un gouvernement socialiste prête le flanc aux manœuvres en cours... encore que!
Au-delà de la gabegie et des magouilles autour de l'argent que rapporte la Sécu, il ne faudrait pas oublier la dette de l'État et des entreprises, l'exonération des cotisations patronales (censées aider l'embauche! Waarfff!) évaluées à 38 milliards d'euros en 2003.
Au sortir de la deuxième guerre mondiale le CNR et Pierre Laroque créent la Sécurité Sociale. Avec une France vingt fois plus riche aujourd’hui, il ne serait pas possible de financer une Sécurité sociale solidaire de très haut niveau ?
Ça serait-y pas, une fois encore, une histoire de partage des richesses?
(1) 15 Milliards d'euros : c'est le déficit de la Sécurité sociale
15 Milliards d'euros, c'est le montant de médicaments "inutiles, voir dangereux" sur le dos de la sécurité sociale.