Canalblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
HUMEUR...
1 novembre 2012

Sale Ère...

Christine JAKSE* dans le "Monde Diplomatique" de novembre:

Jiho travail"Coût du travail" au lieu de "salaires"; "charges" au lieu de "cotisations": trente années de convergence politique entre la droite et la gauche de gouvernement ont banalisé ces expressions, la vision du monde qu'elles véhiculent, les conséquences sociales qu'elles induisent. Cette métamorphose de langage n'est pas anodine. Aussi sûrement qu'un coût appelle une réduction, la "charge" qui pèse (sur le travail), "écrase" (les chefs d'entreprise et "étouffe" (la création) suggère l'allègement ou, mieux encore, l'exonération.

Et cette banalisation décomplexe nos "forces vives" au point qu'elles en sont à demander un "choc de compétitivité" faisant fi du salaire de leurs "collaborateurs" (c'est comme ça qu'ils appellent leurs salariés, autre dérive langagière) qui se compose du salaire direct et des cotisations, notamment les cotisations "patronales" (elles figurent sur la fiche de paie!).

Alors, pour Lolotte Parisot et le MEDEF, favoriser la réduction des charges patronales baisser les salaires serait la panacée pour relancer la compétitivité des entreprises françaises ?

On peut en douter: depuis 1982 1100 milliards d'euros de salaire brut et 400 milliards d'euros de cotisations patronales ont basculé des salaires vers les profits. Où sont les résultats attendus sur les exportations et sur l'emploi? Pourtant cet argent n'a pas disparu du monde réel. Allez donc faire les poches des actionnaires!

Le forcing pour une libéralisation totale de l'emploi n'a jamais été aussi puissant qu'aujourd'hui, sous un gouvernement de "gauche" (?) qui plus est! Il faut dire que les hésitations et les compromissions dudit gouvernement ouvrent toute grande la brèche pour l'estocade. Les "Pigeons" de mauvaise augure et autres "entrepreneurs Web" (c'est très tendance...) s'y engouffrent avec la bénédiction d'une droite revancharde et d'un patronat aux aguets.

Le transfert des "charges" vers la TVA et la CSG ne fait plus aucun doute. Les dénégations ministérielles ne sont là que pour la frime. Faire les poches des pauvres plutôt que celles des actionnaires, c'est tellement plus facile... en attendant le grand pas vers la privatisation de la protection sociale et des services publics, prochaine grande étape des prédateurs sociaux.

* Sociologue. À lire absolument son article dans le MD de novembre.


Publicité
Publicité
Commentaires
L
Non seulement on ose parler de "coût du travail" (et le patronat avec les banques ils nous coûtent combien à nous ? ) mais en plus les chiffres assenés sont faux car on se contente d'additionner salaires et charges sans jamais soustraire les avantages fiscaux et les déductions liées aux embauches ...
Répondre
A
et si <br /> <br /> les salaries du monde decidaient un jour de ne plus bosser car apres tout c'est quand même eux qui font tourner les boutiques que deviendraient ils les patrons actionnaires?
Répondre
Publicité