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Voilà...l'avion nous a ramenés de Marrakech.

Tout ça pour remettre le nez dans une actualité qu'on avait un peu oubliée là bas...un peu, juste, parce que même au Maroc, les frasques de nos financiers de tout poil font la une des médias. Pourtant, je me demande si les paysans de Sidi Abdellah-Ghiat ou les mendiants de Marrakech sont bien au fait de tout ce grand bazar international. Quand le souci quotidien est de savoir si on aura de quoi bouffer au jour le jour, je doute fort que les fluctuations des valeurs boursières viennent perturber l'instinct de survie...
Je vous ferai part bientôt de mes sentiments et émotions rapportés du Maroc.

Toujours est-il que les paysans de Sidi Abdellah-Ghiat ou les mendiants de Marrakech ont échappé au grand éclat de rire qui a secoué une bonne partie de la France après cette déclaration de François FILLON : "Des trous noirs, comme les centres off-shore, ne doivent plus exister. Leur disparition doit préluder à une refondation du système financier international". Mazette! Rien que ça! C'est qu'il nous virerait alter-mondialiste le François! C'est ses potes BOLLORÉ et PINAULT qui lui ont soufflé cette géniale idée?  Les gauchistes déserteraient-ils la Ligue et le NPA!

Trêve de plaisanterie, qui peut croire sérieusement les propos de FILLON, ajustés très maladroitement à une situation qui s'y prête. Si FILLON, SARKO and KO avaient des envies réelles d'opter pour une économie différente, y'a belle lurette qu'ils se seraient attaqués au problème. Les méfaits du libéralisme sont dénoncés depuis longtemps par des économistes issus d'une école différente que celle de J.M. SYLVESTRE ou de ce "suffisant" Jacques MARSEILLE...

Un des rares hommes compétents dans ce domaine est inévitablement Denis ROBERT. Or, curieusement, il est soigneusement tenu hors de portée des micros et des caméras...ne pérorent que les dépositaires de l'économie libérale qui, loin d'être fatigués de se contredire, en font des tonnes pour arriver à la conclusion que le libéralisme est bien ce qu'il y a de meilleur! C'est sûr que lorsqu'on fourgue 1700 milliards d'€ (plan européen) aux banquiers alors que "les caisses sont vides" lorsqu'il s'agit d'en trouver 200 pour lutter contre la pauvreté, on mérite d'être reconnu 1er de la classe!

Durant mon séjour marocain, j'avais pour livre de chevet "La controverse de Valladolid" de Jean-Claude CARRIÈRE. J'ai retenu ça (entre autres):

"Il est certain que, dans la salle même où il parle (SEPULVEDA), comme il a pu s'en rendre compte à plusieurs reprises, la majorité des assistants préfèrerait au fond que les choses ne changent pas, qu'elles restent comme toujours, qu'une partie de l'humanité continue à exploiter comme bon lui semble l'autre partie (la plus nombreuse), en vertu d'un ordre ancien, d'un ordre acquis, dont on peut dire en tout cas qu'il est naturel, sinon divin. Pourquoi soudainement tout bouleverser? L'Espagne, depuis plus de cinquante ans, s'est très bien établie dans les nouvelles terres. Faudrait-il maintenant rappeler les colons? Leur interdire ceci ou cela? A quoi bon? Les choses finiront bien par se mettre en place, sans qu'une fois de plus quelques humains plus ou moins énervés prétendent jeter tout l'édifice à bas, et réorganiser inutilement le monde."

500 ans plus tard, où en sommes nous?

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