Ça peut pas durer!
Vu dans "Le journal du Net":
"Première fortune française de Suisse, et de loin : la famille Peugeot, dont plusieurs membres se sont installés il y a belle lurette chez nos voisins helvètes. En tout, selon le magazine Bilan, la fortune de la famille est comprise entre 7 et 8 milliards de francs suisses, soit une fourchette de 4,2 à 4,8 milliards d'euros.
Le magazine Challenges, lui, parle précisément de 4,4 milliards d'euros, grâce à leur participation de 22% dans le constructeur automobile PSA, ainsi qu'à une douzaine de participations dans des entreprises aussi variées que l'équipementier automobile Faurecia, le groupe Seb, les autoroutes Sanef ou encore Zodiac. Ces parts sont détenues via une holding familiale, Foncière et Financière de Participation, créée en... 1929."
Voilà qui va mettre du baume au coeur d'Ahmed Berrazzel, Jean-Pierre Mercier, Najim, M'Barek Harfaoui, Philippe Julien, Samir, Farid (1) et tous les autres d'Aulnay sous Bois victimes de "mobilité externe" et "décroissance progressive des activités"...
Chez PSA on cultive l'art de la litote pour éviter de dire les mots qui fâchent. Les termes "licenciements" et "fermetures d'usines" sont des concepts d'un autre âge qui ne feraient qu'ajouter de la confusion dans des esprits qui n'ont pas besoin de savoir à quelle sauce ils vont être mangés...
13000 emplois appelés à disparaître et le site d'Aulnay fermé en 2014... c'est Noël avant l'heure! Bon vent au ministre du "redressement progressif"... t'ain, sûr qu'il va l'être, progressif, le redressement!
On n'a pas fini d'entendre de beaux "blabla" sur l'incompétence des uns, l'incompréhension des autres mais, au final, ceux qui prendront la claque de plein fouet ce ne sera pas la première fortune suisse de France! Et c'est bien là le principal. Les gueux peuvent toujours rentrer chez eux... comment ça ils sont déjà chez eux?
"Personne ne sera laissé au bord du chemin" qu'il dit l'autre Varin, président du directoire de PSA! Il fait allusion aux actionnaires sans doute!
Parce que faudrait m'expliquer comment on peut dire de telles conneries à des familles qui ne vont plus avoir de revenus! Et, par conséquent, ne seront plus à même de vivre dignement!
Faudra aussi l'expliquer aux travailleurs de l'usine Sevelnord d'Hordain, dans le Nord, qui est la suivante sur la liste des fermetures de PSA (2800 emplois!)
"Aulnay a été sacrifié pour des questions de rentabilité, pour plus d'argent et de bénéfices pour la famille Peugeot. Il faut détruire le mensonge d'un groupe qui se présente comme au bord du gouffre, alors que tout va bien pour eux." (Jean-Pierre Mercier, délégué CGT-PSA). Ben ouais, ils pleurent tous ces enfoirés qui jouent avec la santé et la vie de leurs sujets.
"On va être le cauchemar de PSA et du gouvernement. Les Continental à côté, c'est rien." (Ahmed Berrazzel CGT Aulnay)
Peuple de France? Quand deviendras-tu le cauchemar de tous ces libéraux qui nous pourrissent la vie et devant lesquels tu courbes encore l'échine?
Extrait d'un très bon article de Médiapart (12 juillet) que je vous conseille de lire:
M'Barek Harfaoui, immigré marocain, embauché en 1975, l'une des dernières mémoires ouvrières de l'usine où la moyenne d'âge tourne aujourd'hui autour de 30-35 ans:
Dérouler ses quatre décennies derrière les murs de PSA-Aulnay, c'est rouvrir des blessures. C'est revenir au lendemain de la décolonisation de l'Afrique du Nord, quand la France avait besoin de bras, que les usines, aidés par l'Etat, dépêchaient, de Tunis à Casablanca, des médecins pour recruter à la pelle une main-d'œuvre pas chère.
"Il fallait avoir entre 18 et 25 ans. Nous étions comme du bétail, nus, à la queue-leu-leu. Un médecin passait dans la file, s'attardait sur les plus musclés, regardait surtout les mains et les jambes puis il te mettait un tampon comme un taureau s'il te sélectionnait."
Il avait 23 ans lorsqu'il a quitté sa mère et la province de Guelmim pour la région parisienne. C'était en 1975. Il venait d'être déclaré par un médecin français apte à reconstruire la France. Il raconte « le test » dans un français impeccable acquis au fil des années, marqué par l'accent « chibani ».
A la fin du mois, il devait partir en vacances. « Vu le chantier à l'usine », il a annulé le voyage annuel dans son Sahara natal. Là-bas où « tout le monde rêve d'un visa pour la France même si tu leur expliques qu'ils se trompent », il ne dit « rien ». Sa famille ne sait pas ce sentiment d'avoir été « toujours inférieur aux autres, les vrais Français ». Elle ignore sa fin de carrière, opérateur au montage, payé 1 650 euros net après 38 ans de labeur.
« Aujourd'hui, PSA exploite les nouvelles vagues d'immigrés, les Zaïrois, les Congolais, les Hindous, les Chinois. Les faibles ont changé de nationalité. Avant, c'était nous les Arabes et avant nous, les Italiens », constate-t-il, écœuré. Durant le quinquennat précédent, il n'achetait plus le journal car « on met tout sur notre dos ». Déçu par la gauche plurielle sous Mitterrand, par les politiques en général, il ne croit pas que les élections, présidentielles, législatives, améliorent la vie des travailleurs : « Il n'y a que la rue qui le peut. »
(1) au choix:
- Syndicalistes, syndiqués, travailleurs luttant pour leur droit à une vie digne. Quelque chose qui s'apparenterait à "l’Humain d'abord!" quoi...
- Salopards d'activistes gauchistes prêts à tout pour entraver la productivité/compétitivité (si chère à la mère Parisot) française par leurs exigences égoïstes et infondées...